SPECIAL PROJECT | Avant moi, le déluge 在我之前,洪水滔天
IMG_7990
Location

地址 | ADRESSE:

18 Rue Chapon,
Paris, 75003 

Metro: Arts et Métiers (lines 3,11)

7min walk from Pompidou Centre

 

 

Opening Hours

Exposition

17 Juillet - 08 Août 2022

 

Vernissage

le Samedi 13 Juillet 2022 à 18h

 

Open from Tuesday to Saturday

11:00 — 19:00

 

Close on Sunday and Monday

 

 

 
Avant moi, Le déluge
 
 

Le Déluge est un mythe présent dans de nombreuses civilisations. Avant notre époque, les données rigoureusement objectives n’existaient pas, il n’y a que des mythes oraux, qui constituent les négatifs de la civilisation humaine, impossibles à vérifier. Le déluge représente un symbole de la mort absolue, et les preuves de son existence manquent, comme le trou dans le savoir.

 

Les fossiles exposés dans les musées peuvent-ils remplacer l’existence d’animaux disparus pour être connus par l’humanité ? Dans la série  Le résidu des mythologies  (The Great Flood #01 et The Great Flood #03), Jiang Jier utilise un langage pictural abstrait pour diluer à nouveau ces existences mortes, rendant la vérité encore plus obscure. L’installation interactive capte également la présence du spectateur, les carillons de deuil s’approchent lorsque les capteurs sont activés, suscitent l’angoisse de l’artiste face à l’existence et à la destruction ; en absence du spectateur, l’année de la disparition de l’espèce et les carillons traumatisants s’estompent dans l’absolu. Les branches ramassées dans la forêt deviennent la base d’un produit moderne — une imprimante, le lieu où les mythes du déluge préhistoriques sont imprimés au hasard dans des dizaines de langues différentes, et après quelques secondes de lisibilité, la langue se dissipe immédiatement dans la mare d’encre.

 

Comme le souligne Beckett dans « Peintres de l’empêchement », l’objet du régime représentatif résiste toujours à la représentation, l’art ne fait qu’exprimer les conditions de cette dérobade. La série Le trou (The Great Flood #02, The Great Flood #04 et The Great Flood #05) ne cherche donc pas à représenter une réalité disparue, mais plutôt les défauts de la manière d’aborder le monde lui-même. La crise épidémique a conduit l’artiste à repenser le partage du sensible : le feu éteint sur l’écran de l’ipad constitue un espace partagé virtuel et la caverne non éclairée représente une réalité physique privée découpée du monde. Par rapport à l’allégorie de la caverne de Platon, le réel et l’irréel du monde sont entrelacés dans cette caverne, nous allons nous engager dans quel sens de la réalité ?

 

Retranchée dans cette « caverne », Jiang Jier ne reproduit plus le simulacre, mais crée le simulacre du simulacre — elle utilise l’appareil photo pour faire une longue exposition au globe terrestre sur l’écran de l’ordinateur, et au-dessus de l’image du simulacre, le pôle Sud effacé, tourne comme un trou noir, produisant un secret inaccessible. Jouant sur l’ambiguïté, elle fait à nouveau une matrice qui s’auto-reproduit à partir de cette photo par le biais d’un programme interactif, l’erreur du rendu photoréaliste engendre de nouveau une infinité.

 

Les stands des musées, la machine de performativité, les autels… ces récits de pouvoir en haut dans ses œuvres perdent la lisibilité, la frontière entre le virtuel et le réel n’est plus cohérente, la mort absolue des mortes se dresse au-dessus, impossible à témoigner, impossible à pleurer, impossible à tracer. Peindre, c’est pour peindre ce qui empêche de peindre ; écrire, c’est pour montrer la défaillance de l’écriture.

 

Comme le dit Lacan, nous n’avons aucun moyen direct d’accéder au réel, à savoir le registre du trauma. À travers la fonction symbolique, on ne peut qu’arpenter les contours du réel. Le réel est comme un trou qui résiste à toute forme de raisonnement ou de logique. Il ne reste que le résidu de la symbolisation.

 

——BAI Yingting, Xu Yiyao

 
4011654633494_.pic_hd
DSC04525
DSC04529
ARTISTE | 艺术家 - 姜吉儿 JIANG Jier
 
IMG_4903

Jiang Jier  姜吉儿

 

1996 née à Zhejiang, Chine, vit et étudie à Paris.

 

2019 Diplômée de photographie à l’Université de communication de Zhejiang.

2022 DNAP avec mention aux Beaux-arts de Paris, en cours de cursus en 4ème année.